Aventure extrême

Nous voici dans LA ville des sports extrêmes de Colombie. Ici on pratique le canyoning, le saut à l’élastique, le parapente, la spéléologie et j’en passe. Nous nous sommes enfoncés dans les terres après 11 heures de bus. Un fameux bus de nuit qui nous laisse des séquelles (confort zéro, température -10 degrés, j’ai dû demander au chauffeur de me laisser attraper mon sac pour prendre ma doudoune alors que dehors il fait 30 degrés !).
Nous passons trois nuits à l’hôtel Macondo dans cette petite ville pas vraiment charmante mais avec une très bonne énergie. Elles sont entrecoupées par une nuit dans un hôtel de plus haute catégorie pour le réveillon de noël, le SAM’S VIP.
Nous arrivons dans l’après-midi et les décorations de noël sont installées dans les rues. Cela parait étrange car la chaleur et la cumbia tapent toujours dans les rues, pas grand-chose à voir avec la féerie de noël et la neige que l’on peut avoir en France.

Dans le premier hôtel, il y a un petit jacuzzi sur la terrasse qui nous attire rapidement pour prendre l’apéritif. Quelques chips de banane plantin et une Club Colombia (bière nationale), le paradis après ces heures de trajet interminables ! Nous tombons vite de sommeil.
Le lendemain nous partons explorer le « plus beau village de Colombie » selon les Colombiens et les guides : Barichara. Après 45 minutes dans un petit bus de ville à travers le paysage vallonné et vert nous arrivons dans ce mignon petit village. Effectivement, c’est très propre, mignon et bien conçu. Nous en profitons pour faire une petite balade avant de rejoindre un autre village situé à 30 minutes : Guane. Initialement nous devions le rejoindre après une marche sur les crêtes d’une heure. Seulement il est midi et le soleil tape très fort. Je n’ai pas de chapeau et pas beaucoup d’eau. Pour une fois, nous choisissons l’option « facile » et une fois arrivés là-bas je ne le regrette pas. A peine descendus du bus, le temps de faire le tour de la place du village, nous remontons dans le même bus pour prendre le chemin inverse. Le village est joli mais vraiment riquiqui. Nous serons mieux à Barichara pour déjeuner. En tout cas cela fait bien rire le chauffeur qui ne manque pas de faire le signe de la croix devant chaque église et autres sur le chemin.
Les maisons sont blanches aux volets vert sapin. Nous prendrons notre déjeuner dans un restaurant végétarien excellent. J’ai vraiment envie de cuisiner plus en rentrant et de creuser la piste végétarienne.

De retour à San Gil, nous allons faire nos courses pour le diner de noël : saumon, courgettes, poivrons et gâteau vanille/nutella. Nous craquons au dernier moment sur une bouteille de vin chilien à 15 euros (nous verrons plus tard que cela équivalait à jeter 15 euros par la fenêtre).
Nous voici au Sam’s VIP. Notre chambre est superbe, nous avons un petit balcon qui donne sur la place de la ville. Toutes les animations sont ici, même pas besoin de sortir. La cuisine est top et très bien équipée. Une grande terrasse est à disposition avec également une belle vue sur le centre et les hauteurs. Après quelques parties de UNO à l’apéritif, Rémi passe aux fourneaux et je goûte le vin, beurk ! J’en boirai uniquement deux gorgées. En contrebas un groupe de Péruviens entonnent les trois mêmes chansons depuis plus de deux heures. Ça fatigue un petit peu mais bon ce n’est pas un noël comme les autres. Durant notre excellent diner, nous énumérons les plats que nous aurions mangé en France, j’en ai la salive aux lèvres …
L’heure du dessert tant attendue est arrivée pour moi, je rêve de craquer sur du nutella depuis des semaines. Un petit pétard sur le balcon à observer les gens et à pleurer de rire. En effet, il y a les Colombiens totalement bourrés qui tanguent, les familles qui font des milliers de selfies devant des guirlandes électriques (pourquoi ?) et ces centaines de pétards que l’on entend sans cesse depuis trois jours (je suis certaine que des mains ont été brulées ou perdues). L’air est agréable, nous ne sommes pas à la maison mais ce réveillon dépasse mes espérances ??. Pour clôturer la soirée un petit « parenthèse inattendue » sur Youtube (nous regardons cette émission depuis le début de notre voyage, on adore son univers campagnard, la sincérité des échanges bref un peu de chez nous) et un gros gâteau au Nutella !
Un peu trop gros de gâteau. Il est 8 heures, nous devons revenir à l’autre hôtel et partir pour une session de parapente dans le canyon Chicamocha. Or, Rémi ne se sent vraiment pas bien, mal au ventre, envie de vomir. Oups, il a trop mangé… Une fois à l’autre hôtel, il prend la décision de venir malgré avoir vomi une fois et s’apprête à enchainer les virages en lacets jusqu’au lieu de départ. Nous partons en pickup en compagnie de notre chauffeur, notre accompagnateur et notre moniteur. La route est difficile, plus de 40 minutes de virages incessants, Rémi ne se sent pas très bien. Pour ma part je commence à un peu baliser. Le départ se fait au-dessus d’un canyon à plus de 1500m de dénivelé, j’ai très peur d’avoir le vertige, nous verrons bien …
Nous voici arrivés sur site, la terre est rouge ocre. Il y a déjà du monde sur place. Le moniteur commence enfin à nous parler. Il est

resté très timide et peu bavard durant le trajet, j’avais un peu peur du personnage mais là après trois blagues ça va mieux. Rémi n’est pas au top mais veut décoller (je comprends qu’à être là c’est dommage de ne pas le faire). La vue sur le canyon est sublime, le stress monte. Rémi part avant moi après un décollage en deux secondes chrono, il n’a même pas eu le temps de s’en rendre compte, juste le temps de dire un « non ». Seulement 8 minutes plus tard on m’appelle sur la radio. Rémi ne se sent pas bien et le pilote demande à ce que je traduise. Il a des sueurs froides et à envie de vomir, ils redescendent, dommage pour lui.
Mon tour est arrivé, après un décollage au top (même pas peur, cela s’est fait tout seul) je me sens nauséeuse. Le pilote m’explique que cela est dû aux courants qui sont forts sur ce type de vol, ça secoue pas mal mais la vue et l’environnement me font vite oublier cela. Après 25 minutes je lui demande d’atterrir, il fait froid à 2500m. Atterrissage ok, RAS. Rémi m’attend en bas, désolé (il ne faut pas). Il vient de vomir, ce n’est vraiment pas la forme. De retour à l’hôtel, une belle après-midi de repos cela ne nous fera pas de mal. Superbe cadeau le parapente !
Le lendemain Rémi va mieux, après être allés au marché et acheter pleins de bons fruits et légumes (petite diète post fêtes) et un bon déjeuner à l’hôtel, nous partons pour la cascade Juan Curi.
Située à 30 minutes de San Gil, cette belle cascade de 180 mètres est facilement accessible après 15 minutes de marche. Très belle balade que nous avons bien failli ne pas faire. En effet, une fois dans le bus nous faisons les comptes et surprise … nous n’avons pas assez d’argent. Nous réussissons à amadouer la caissière à l’entrée de la cascade qui nous fait payer uniquement une entrée. Pour le retour, nous patientons au bord de la route en compagnie de trois ânes dans l’attente qu’un autre bus veuille bien nous prendre.
Le jour suivant, nous prenons une grande décision. Marre de ces sacs à dos qui pèsent une tonne chacun, marre d’avoir le dos en vrac. Nous nous rendons à La Poste colombienne (4-72) afin d’envoyer un colis en France de vêtements que nous avons en trop (affaires chaudes, sac à main, livres et cadeaux). Bon la postière n’a pas l’air d’être une lumière, elle rédige tous les documents en m’assignant comme prénom Marron. Pourquoi « Marron » ? Parce que quand elle a lu mon passeport elle a confondu la partie « couleur des yeux » avec « prénom ». Belle performance ! Soi-disant cela ne pose aucun problème pour l’envoi et le colis de 9 kgs arrive en France dans 30 jours, inch’hallah comme on dit. Et tout cela pour la modique somme de 80 euros.
Il est 13h15 nous sommes à la centrale de bus afin de rejoindre Bogota où nous avons notre avion le lendemain direction La Paz (et oui, on y revient …). Comme d’habitude le bus est en retard (1 heure) et nous arriverons avec plus de 2 heures de retard à Bogota. Patience est le maitre mot dans les transports colombiens car entre les retards astronomiques et la manière de conduire des chauffeurs (je suis sur le point de vomir à chaque trajet) c’est tout une aventure.
La nuit va être courte. Il est 22 heures nous venons d’arriver à notre airbnb et demain nous partons à 5h45 pour nous envoler vers La Paz en Bolivie où nous rejoignons Lionel dit « le podologue » pour 3 semaines de trip à travers le Pérou. J’appréhende un peu l’idée de voyager autant de temps avec quelqu’un que je ne connais pas trop mais d’un côté après 3 mois et demi de voyage c’est toujours cool de voir une nouvelle tête.