Coucou les hippies !

Comme entendu et lu sur plusieurs guides le village d’El Bolson fut LE repère des hippies dans les années 70. Il ne nous en fallait pas plus pour être hypers partants pour découvrir cet endroit. Nous arrivons au petit matin dans un endroit poussiéreux et calme. Super, l’office du tourisme est ouvert ! Bon le feeling n’est pas passé plus que ça avec cette « fausse » hippy qui nous conseille des endroits à visiter. On se rend vite compte que pour se déplacer cela coûte assez cher …
Après avoir déposé nos sacs à notre hôtel, la propriétaire des lieux nous propose de nous déposer au début d’une randonnée située à 4kms de là, c’est déjà ça ! A peine le temps de se laver les dents et se changer que nous voilà en piste. Après avoir récupéré les clés de notre petit chalet, la propriétaire est un amour, elle nous a surclassé sans coût supplémentaire (rarissime !) nous nous retrouvons au milieu d’une épaisse forêt. Cela fait un bien fou un peu de verdure après 15 jours dans un milieu sec et aride.
Le chemin sera long et fatiguant mais nous sommes de bonne humeur comme si le changement nous donnait une source supplémentaire de motivation. Après les 11kms de montée nous voilà arrivés au Bosque tallado. Un dédale de 55 sculptures faites dans le bois avec comme vue la cordillère des andes. Nous nous baladons entre les lutins et les fées bien emmitouflés dans nos doudounes. L’air de la montagne est bien là, nous sommes au début du printemps et cela se ressent. Nous entamons le retour quand me vient l’envie furtive de lever le pouce au son d’une voiture. BINGO ! La voiture se stoppe, on monte. Un Argentin d’une cinquantaine d’années rentre de randonnée. Oui nous pouvions accéder au site en voiture mais pour la modique somme de 35 euros, il n’y a pas de petites économies... Sa fille de 20 ans fait le tour du continent depuis 4 mois, nous passons que cela pousse à s’arrêter à la vue d’autres jeunes voyageurs. Cela tombe bien, nous affichons 18kms de marche au compteur après une nuit blanche de bus. Vite au lit.
Le lendemain le temps est maussade, la brume recouvre les montagnes. Journée de glandouille. Finalement, nous sommes un peu déçus par le village. Pas grand-chose d’hippy mis à part quelques jeunes gens qui demandent des fruits, une boisson aux passants. Nous trouvons refuge dans le café de la sœur de notre hôte : la Jauja. Son délicieux smoothie nous redonne des forces et puis il y a le wifi. Le WIFI ! Après 3 semaines de très faible connexion au monde extérieur, nous nous scotchons sur nos écrans de téléphones comme deux zombies. Je suis partagée entre l’excitation de parler aux proches et la tristesse de me rendre compte que la toile m’avait manqué et que je suis très probablement accro (note à moi-même pour l’avenir, à travailler). Le lendemain le soleil est revenu. Direction El Cajon del Azul !
Après s’être fait déposer par un taxi dans hameau, nous partons pour une marche de 9kms entre la forêt humide et le fleuve bleu turquoise. Ça monte, ça descend, nous en profitons pour évoquer de multiples sujets de conversion : les amis, la famille, ce qui nous manque notre futur souhait de s’installer à Bayonne en rentrant … Les kilomètres passent vite jusqu’à que la faim me gagne. Et quand la faim me gagne, aïe … Rémi sait me motiver et ignorer mon sale caractère. Nous arrivons au Cajon del Azul, une énorme

faille dans la roche qui laisse d’écouler une eau émeraude. Magnifique ! Après un picnic bio et végétarien acheté à des « hippies » en ville nous revenons sur nos pas pour trouver le magnifique chalet du départ. Quel bonheur de se poser … Nous sommes adeptes des smoothies, en voici une maison à la framboise, un régal ! Le taxi retour vient nous récupérer, nous n’avons qu’une idée en tête : manger un poulet rôti !
Une fois arrivés au village, nous partons en quête du saint graal et bingo ! La rôtisserie du coin nous vend un magnifique poulet (après Un mois sans viande, tout est magnifique !). Elle est d’ailleurs étonnée que nous en achetions un pour seulement deux personnes. Il ne fera pas un pli avant d’aller nous coucher. Demain, feu vers Villa la Angostura, un petit village pittoresque au bord du lac Nahuel Huapi.