Le big trip de Brolito & Ramutxo

Après 10 heures de bus atroces et je pèse mes mots nous voici en Bolivie à Uyuni. Cette ville est laide, sale, et bruyante au milieu de rien du tout. Petit choc culturel pour Rémi. Ici les femmes portent le chapeau melon, une quantité astronomique de jupons et arborent de longues tresses tenues par des pompons colorés (mariée ??). Les hommes ne sentent pas très bons, crachent et sont toujours entrain de manger quelques choses de bizarres. Nous voici dans un des pays les plus pauvres d’Amérique.
Alors oui ce n’est pas cher, on respire en comparaison du Chili et de l’Argentine mais avec tous les inconvénients qui vont avec. La saleté est très présente, la mendicité aussi mais y être confronté permet aussi de remettre les pendules à l’heure dans nos petites vies d’Occidentaux.
Nous posons nos sacs à dos de plus en plus lourds dans notre hôtel. Eh oui en Bolivie nous quittons les hostal pour les hôtels et les chambres doubles privées. Hallelujah ! Bon en revanche, l’eau chaude est souvent en option, on oublie la déco des chambres et la propreté.
Uyuni est située à 3700 mètres

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16 Apr 2020

J'ai bien failli y passer.

November 27, 2017

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Uyuni, Bolivie

Après 10 heures de bus atroces et je pèse mes mots nous voici en Bolivie à Uyuni. Cette ville est laide, sale, et bruyante au milieu de rien du tout. Petit choc culturel pour Rémi. Ici les femmes portent le chapeau melon, une quantité astronomique de jupons et arborent de longues tresses tenues par des pompons colorés (mariée ??). Les hommes ne sentent pas très bons, crachent et sont toujours entrain de manger quelques choses de bizarres. Nous voici dans un des pays les plus pauvres d’Amérique.
Alors oui ce n’est pas cher, on respire en comparaison du Chili et de l’Argentine mais avec tous les inconvénients qui vont avec. La saleté est très présente, la mendicité aussi mais y être confronté permet aussi de remettre les pendules à l’heure dans nos petites vies d’Occidentaux.
Nous posons nos sacs à dos de plus en plus lourds dans notre hôtel. Eh oui en Bolivie nous quittons les hostal pour les hôtels et les chambres doubles privées. Hallelujah ! Bon en revanche, l’eau chaude est souvent en option, on oublie la déco des chambres et la propreté.
Uyuni est située à 3700 mètres

d’altitude, nous le ressentons très vite. A peine le temps de se baisser faire les lacets nous sommes essoufflés, défaire notre sac nous épuise. Nous sommes venus ici pour faire un trek de 3 jours en 4X4, j’explique à Rémi que ce trek est épuisant et que nous irons à des altitudes bien plus hautes (j’ai pu le tester en 2012). Nous décidons de nous poser un jour de plus dans cet endroit sans charme pour nous acclimater au manque réel d’oxygène. D’un côté je ne comprends pas trop car quand je suis venue avec Xavier je n’ai eu aucune gêne respiratoire ni de fatigue, je vieillis bordel !
Après une journée à skyper la famille et se reposer, nous partons le lendemain faire le tour des agences pour négocier un bon prix pour ce tour, la négo c’est la règle ici ! Après une négociation infructueuse à la première agence, la deuxième n’aura pas notre peau. Une Française voyageant seule en profite pour se joindre à notre duo. Go pour 700 pesos boliviens les 3 jours (75 euros), je n’ai rien lâché. I am the boss ! On profite de l’après-midi pour flâner au soleil, Manue la Française rencontrée à l’agence recroise notre chemin. On discute, elle vit au Canada à Toronto depuis 14 ans. La quarantaine, elle est sympa et rigolote, elle sera dans notre 4X4 le lendemain. Le soir nous dinons au restaurant. Rien d’exceptionnel en termes de gastronomie mais ne plus se faire à manger dans les cuisines

déguelasses des hostales c’est quand même sympa, ici on mange pour 4/5 euros par personne.
Rendez-vous le lendemain à l’agence après un super petit-déjeuner à l’hôtel (cela reste étonnant vu la qualité des chambres et des infrastructures). Nous découvrons notre chauffeur Walter, très timide et réservé qui finira par me sortir d’un bon pétrin et le reste du groupe, trois Français, cocorico ! Aurore et François, jeune couple marié de 27 ans et Frank, infirmer en Suisse se la jouant un peu beau gosse tatoué (très sympa mais hyper méticuleux). C’est donc parti pour trois jours et deux nuits ensemble 24/24h entre désert de sel, cimetières de train et lagunes.
L’ambiance est tout de suite au top, nous sommes un très bon groupe est tant mieux car ce trek est fatiguant. Le premier jour nous nous baladons entre les carcasses de trains puis direction le désert de sel d’Uyuni connu dans le monde entier. Quand je suis venue en 2012 en février il était recouvert d’une pellicule d’eau qui donnait un effet miroir somptueux. Cette année il est sec, c’est un autre décor tout aussi stupéfiant. J’adore voir les yeux de Rémi scintiller surtout quand je le sais à l’avance et en connaissance de cause. Nous sommes les 6 comme des gamins, les appareils photos mitraillent,

les poses sont toutes plus ridicules les unes que les autres. Nous déjeunons dans un hôtel de sel assez sympa un repas plus que convenable. Walter le Bolivien commence à se décoincer. Nous n’avons vraiment pas la même culture et le même humour, mes petites blagues ne fonctionnent pas du tout ...
L’après-midi séance photo sur le désert en jouant sur les perspectives. Walter, photographe en chef, dirige la séance photo comme un pro ! Le soir, nous logeons dans une maison au sein d’un tout petit village totalement paumé. Entourés d’une trentaine de Coréens dans la maison, nous en venons à rire aux larmes face à l’improbabilité de la situation. Les dames qui nous reçoivent ont un regard perçant, un physique de catcheuse, nous pouvons le dire la Bolivienne n’est vraiment pas commode et séduisante (chut, je n’ai rien dit).
Le lendemain la journée est fatigante. Beaucoup de 4X4 sur piste, de magnifiques lagunes habitées par de nombreux flamands roses et des altitudes toujours plus élevées avec un pic à 4500 mètres. Cela ne loupe pas, nous ne sommes pas encore arrivés à notre hébergement pour la soirée que j’ai mal à la tête. Je prends un cachet (d’ailleurs mon stock a fondu comme neige au soleil, problématique n’est-ce pas ?!) puis on me donne un autre différent et un autre. Nous passons à table à 19h, dans ce lieu il n’y a l’électricité que 2 heures par jour de 19h à 21h, quand je disais que l’on était dans le trou du cul du monde ! Bizarrement la migraine m’est

passée après mettre allongée 1 heure et avoir pris « tous » ces cachets. Encore une fois, je suis à l’écart du groupe avec ces maux de tête, cela m’attriste car je vois que ceux qui n’ont jamais eu de migraines ne peuvent pas comprendre. Heureusement Rémi est plus sociable que jamais, au moins lui il profite.
Après une assiette de pâtes bolo avalées à contre cœur j’abandonne le groupe pour aller me coucher à 20h30. Les autres me rejoindront dans notre dortoir, un peu éméchés, vers 21h30.
Le lendemain réveil à 4h30. Nous partons voir les geysers qui montrent toute leur puissance aux heures fraiches et matinales. Nous voici tous installés au petit-déjeuner, il caille quelque chose, nous sommes à 4300 mètres. Je ne me sens pas bien. Un petit tour au semblant de toilette et là je vomis dans l’évier mon diner de la veille. J’ai chaud, j’ai froid, le groupe me fatigue car en tant que bons Français ils se sont réveillés en se plaignant : « j’ai froid, j’ai faim, j’ai pas envie de me lever etc. » Vraiment s’il y a bien une chose que je ne tolère pas c’est que l’on se plaigne dès le matin et surtout quand on est en vacances à l’autre bout du monde !
Rémi finit vite par le sentir. Nous partons direction les geysers à 4800 mètres. Je n’ai pas mal à la tête mais mon estomac est en miette, je

sens mon foie qui me fait mal, la journée va être longue. Nous arrivons sur les lieux, je suis dans un autre monde, mes compagnons de voyage le remarque et m’en font part, j’espère que cela va passer. Je suis très faible, le seul fait de marcher me fatigue. Je finis par rejoindre le 4X4 avant le groupe. Nous partons en direction des thermes chaudes pour se baigner. C’est bien cela, nous allons nous baigner à 6 heures du matin dans des bassins au milieu de rien où la température extérieure ne dépasse pas les 5 degrés. C’est dans la tête, je vais y arriver. Je ne l’avais pas fait en 2012.
Nous voici sur place, le groupe est excité et Rémi hésite. J’essai de faire bonne figure et embarque Rémi dans l’aventure à contre cœur pour moi. Me voici en maillot de bain, on me dit que cela me fera du bien, je n’ai toujours rien avalé. Nous nous mettons dans les bassins, je crois que l’excitation est contagieuse, je me sens mieux. Malheureusement cela sera de courte durée.
Une fois en dehors de l’eau et habillée, je cours aux toilettes enfin j’essaie plutôt de me contenter de marcher. J’ai des sueurs froides atroces, je finis par vomir et faire popo. Rémi vient me chercher, je ne peux pas me lever. Je retrouve le groupe, épuisée, ils sont tous désolés pour moi. Je ne peux même pas parler. Bingo ! Une intoxication alimentaire au milieu du désert bolivien. Nous nous rendons à une autre lagune, je ne peux pas sortir du véhicule tellement je suis faible. Je finis par vomir devant tout le monde au bord de la route, on est dans la mierda,

c’est officiel !
Le retour se fera dans la douleur après avoir laissé le groupe à la frontière chilienne. C’est parti pour 8 heures de 4X4 sur piste. Rémi et Walter me rassurent comme ils peuvent. Nous sommes entrecoupés par mes arrêts pour vomir, même l’eau ne passe plus. Cela devient inquiétant et me rappelle mon intox au Mexique en 2010 où à force de vomir de l’eau j’ai dû être perfusée pour problème de déshydratation. Rémi n’aura jamais autant parlé espagnol. Aucuns mots pour qualifier mon état, je suis k.o.
Nous arrivons à Uyuni et annulons notre départ initialement prévu pour le soir-même. Je ne peux clairement pas faire 8h de bus pour Sucre. Bilan, nous perdons nos billets de bus et nous devons reprendre une chambre d’hôtel dans cette ville miteuse. J’ai juste la force de remercier Walter qui fut au top face à cette situation critique et de marcher jusqu’au lit de ma chambre. Rémi se charge de tout, il

assure !
Je refuse d’aller à l’hôpital, les Boliviens et surtout Uyuni ne m’inspirent pas du tout. Il est 17 heures je suis au lit sans avoir rien n’avalé ni bu de la journée. La situation devient pesante pour nous deux. Perte d’argent, perte de temps, perte d’énergie et ma santé qui me lâche. Et puis je finis par m’endormir habillée, Rémi à côté qui se distrait comme il peut en regardant des matches de rugby. Je me sens tellement coupable.
Le lendemain, nous devons impérativement prendre le bus de 10 heures pour Sucre car ensuite les transports de fonctionneront plus pour cause d’élections. Je me réveille avec une migraine atroce, une envie de vomir, bref pas la joie. Je finis par me diriger péniblement vers le bus le ventre vide avec la peur de prendre un cachet pour ma migraine, mon foie me fait mal.
Ça y est, je suis assise dans un bus d’un autre monde ! Rémi hallucine entre les odeurs, le bordel, le manque de civisme et la saleté. Le chemin va être long.

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